Du 24 au 27 janvier 2012
Après nos derniers 8 jours d’aventures nous sommes revenus à
Te Anau, dernière ville au sud-ouest néo-zélandais. Un repos de courte durée car nous repartons le lendemain. La journée de farniente reste mémorable : canapé, nourriture, internet.
La prochaine randonnée, le
Kepler Track, est l'une des célèbres
Great Walks. Une grande boucle de 60 kilomètres au cœur du
Parc National de Fiordland. Avec ses 12 500 km2 c’est le plus grand parc national du pays, mais surtout c’est
l’un des endroits les plus vierges du monde. Aucune ville, aucune route ne le traverse. Vous pouvez aller voir sur Google.
Il s’agit de notre dernier trek, nous espérons plus que tout que le soleil sera au rendez-vous. Et heureusement, cette fois-ci on a eu de la chance !
Premier jour : Un départ sous le soleil, nous longeons d’abord
le lac Te Anau. C’est l’occasion d’un bon bain rafraîchissant dans
l’eau hyper transparente du lac. Hélas il n’est pas agréable de rester sur la plage à cause de ces « bloody sandflies » que nous haïssons de tout notre corps !
Après manger, nous entamons une longue montée un peu monotone dans la forêt. Une fois la vue dégagée des arbres, nous arrivons près des premiers petits sommets arrondis. C’est un
spectacle éblouissant de lumière, car tout autour de nous, l’herbe est dorée. Nous apercevons aussi le lac Te Anau que nous venons de quitter.
A partir de là nous savons que pendant deux jours
nous pourrons régaler nos yeux d’un spectacle majestueux de montagnes et de lacs.
Nous arrivons très contents à la
Luxmore Hut, l’une des plus chères de Nouvelle-Zélande ( 50$ par personne). Comme il est encore assez tôt, nous décidons d’aller visiter les Luxmore Caves, c’est-à-dire des grottes souterraines, où on peut admirer pleins de stalactites qui font penser à des
gencives d’aliens ! Beurkkk !
Enfin,
pour finir en beauté cette première journée, à la tombée du jour, nous grimpons quelques mètres pour rejoindre un point de vue idéal pour admirer la plaine et les montagnes au Nord.
Nous sommes seuls au monde malgré la fréquentation du refuge ! Tant mieux, nous savourons cet instant magique, juste nous et la nature.
Deuxième jour : Nous sommes en forme et le soleil est présent. Youpi ! Car cette seconde journée est censée être la meilleure du trek en ce qui concerne les panoramas.
Nous commençons par gravir les 300 mètres qui nous séparent du
Mont Luxmore (1400m). La vue est vraiment incroyable. Devant nous, s’étale l’immense lac Te Anau, scintillant, avec les montagnes du Nord. Derrière nous c’est
l’infinie succession de sommets abrupts du parc national.
Nous poursuivons ensuite sur des crêtes,
en nous enfonçant toujours plus vers l’ouest. L’un des bras du lac Te Anau pénètre très loin dans le parc prenant la même qu’un fiord. L’eau est très bleue, les couleurs sont parfaitement en harmonie avec le vert et le jaune des reliefs.
Mais nous devons redescendre pour rejoindre notre camping avant le soir. Nous faisons une sieste devant le dernier panorama de la journée, on aperçoit
le lac Manapouri au Sud, notre objectif du lendemain.
Nous savourons un
délicieux repas de montagnard (purée et conserve de poissons) bien à l’abri des hordes de sandflies qui rodent autour de notre tente. Il est temps de profiter des derniers rayons du soleil car les prévisions sont désastreuses : pluie et rafales de vent.
Troisième jour : Les prévisions météo sont vérifiées. Une pluie fine mais persistante commence à tomber après notre premier arrêt devant les
chutes d’Iris Burn. Allé courage, on n’a pas le choix il faut avancer malgré la pluie.
Cette journée est pleine de flotte, horrible. C’est l’occasion pour nous de comprendre l’exacte signification du mot anglais « gale » qu’on avait entendu sortir de la bouche du ranger du parc. Alors, une ou
un « gale » c’est un gros coup vent, comme une rafale mais en plus gros, ou comme une tempête mais qu’avec du vent… Ah ah ah ! Eh bien le ciel nous a « re-galé » toute la journée.
Bien entendu ça tombe la journée où il y a le plus de kilomètres à faire, soit 16,2 km. Donc je n’en voyais plus la fin.
Heureusement, nous avons retrouvé Yannick, un français sympa rencontré le premier soir, avec qui nous avons partagé un bon moment lors du lunch.
Enfin, nous arrivons au lac Manapouri ! Ce nom sonne de façon encore plus ironique qu’il ne l’est tant le ciel est gris et dégoulinant. Mais ce dernier trek est placé sous
le signe de la chance : quand nous parvenons au petit refuge de
Shallow Bay nous le trouvons vide ! Ouf ! Nous avions peur qu’il ne soit déjà rempli de randonneurs frigorifiés (6 places pour dormir).
Gaël réussira l’exploit d’allumer du feu même avec des bouts de bois humides. Nous voici bien au chaud quand nous voyons arriver un couple de gallois tout trempé. Ils nous auraient presque sauté au coup tellement ils étaient contents qu’on ait allumé un feu ! Nous passerons une très chouette soirée en leur compagnie.
Quatrième jour : Je ne suis pas pressée de partir tellement je me sens bien au lit au chaud. Je laisse Gaël partir pour une mission pêche. Un peu plus tard, je me réveille enfin. Je discute un peu avec nos amis gallois, quand
soudain la fille me fait un grand sourire en regardant par la porte ouverte.
Gaël a attrapé une superbe truite ! Bam ! C’est une « brown trout » à la chair orangée. Humm ! On va se régaler ce midi. Ça tombe bien le feu est déjà prêt. Eh oui, en parfait petit ranger Gaël l’avait rallumé pour nous avant de partir à la pêche aux aurores.
Forts de notre expérience précédente nous finissons d’impressionner le couple de gallois en calant le poisson préparé sur la grille. Et hop c’est parti pour le spectacle :
son et odeur garantis ! On ne se lasse pas d’admirer la bête, frétillant à la chaleur des braises.
Il est temps de déguster ! Nos papilles ne sont pas déçues, un goût fumé à tomber par terre. C’est délicieux, surtout accompagné de nos petits restes de concombre, « wraps » et fromage. On est si bien ici avec Gaël qu’
on décide de rester encore un peu pour profiter du soleil et de cette merveilleuse hutte sur les rivages du lac.
Après un bon café et une baignade revigorante dans le lac, Gaël coupe du bois pour que les prochains visiteurs du refuge puissent utiliser la cheminée dès leur arrivée. Décidément quel bon petit ranger des montagnes ce Gaël !
Ça y est, nous sommes prêts à rentrer vers
Te Anau. Le chemin est long (15,5 km) mais assez facile. Nous commençons par traverser
une partie de « wetland », des marécages très profonds aux couleurs éclatantes : vert, orange ou jaune.
Le reste du chemin longe la
rivière Waiau qui a servi de décor pour
« Le Seigneur des anneaux ». Nous traversons aussi des zones de forêts remplies de fougères.
Nous avons hâte de trouver un bon endroit pour poser la tente car nous n’avons pas envie de rentrer à Te Anau avant le lendemain. Il fait presque nuit quand nous décidons de camper près de la rivière, à la fin de notre boucle de 4 jours.
Cinquième jour : Un repos bien mérité nous attend à notre camping préféré ! Pour fêter la fin de nos aventures de randonneurs nous festoyons avec un
poulet-frites des plus royaux.
Mission accomplie : notre dernier trek a fait le plein de grands souvenirs dans nos têtes !